Comment gagner en confiance en soi à l’oral ? En travaillant son estime de soi !

C’est l’un des mythes les plus tenaces autour de la prise de parole en public : “Si je n’ose pas parler en réunion, c’est parce que je manque de confiance en moi.”

J’entends ça tous les jours… Spoiler Alert : c’est une erreur d’analyse de la cause, qui induit une erreur pour trouver une solution à votre problème !

Car le vrai sujet n’est pas la confiance : mais l’estime de soi.

Savoir s’exprimer, on sait (souvent plutôt bien) le faire. Ce qui bloque, c’est la légitimité qu’on s’accorde. C’est cette petite voix intérieure qui murmure : “Tu vas dire une bêtise. Ce que tu penses n’a pas grand intérêt. Tais-toi.”

Alors, allons voir du côté de l’estime de soi.

1. Comment gagner en confiance en soi ? En travaillant son estime de soi

La plupart des formations à la prise de parole sont centrées sur les techniques : respirer, articuler, structurer. Très utile, bien sûr. ▶️ D'ailleurs, on en propose ici !

Mais si au fond de moi, je pense que je n’ai rien d’intéressant à dire, alors peu importe ma posture ou mon débit : je resterai bloquée !

Ou je parlerai… sans vraiment oser dire ce que je pense sincèrement.

Je me sentirai vulnérable, inconfortable.

Si vous voulez une prise de parole vivante et alignée : il faut soigner le mal invisible qui vous restreint dans cet exercice. Par exemple, si vous pensez avoir une voix qui ne porte pas (ou qu’on vous a dit que vous en aviez une) ; vous pouvez effectuer des exercices vocaux, c’est bien mais ça ne solutionnera le vrai problème.

Moi je fais le pari que si vous êtes en danger ou que votre enfant doit « venir à taaabbble ! » : vous savez parfaitement vous faire entendre ! Alors où est le problème ? Probablement que vous ne vous autorisez pas à avoir cette voix puissante au travail. Parce qu’on vous a dit de rester à votre place, d’être humble et policée.

2. Estime de soi et confiance en soi : quelle différence à l’oral ?

On confond souvent les deux, alors que ce sont deux notions bien distinctes. L’estime de soi, c’est :

• Ce que je pense de moi
• Je me sens légitime, valable, digne
• Elle est liée à l’identité, à la valeur que vous vous donnez.

La confiance en soi, c’est :

• Ce que je pense être capable de faire
• Je pense avoir les ressources pour réussir une action
• Elle est liée à la compétence, et peut donc être rapidement développée par des ateliers, des formations, des exercices pratiques.

Je vous donne un exemple concret lié à la communication orale :

Une personne peut avoir confiance dans sa capacité à créé un support PowerPoint élégant et clair (compétence numérique et artistique),

Mais elle peut manquer d’estime de soi, et donc se dire : “Personne ne va m’écouter lors de cette réunion, c’est toujours comme ça, mon sujet est soporifique et je n’apporte pas grand-chose aux débats.”

Résultat : elle s’auto-censure, s’excuse de parler, elle va faire au plus vite pour en finir... puis se flageller en se disant qu’elle aurait pu faire mieux.

C’est ça qu’on veut changer.

3. Comment augmenter son estime de soi ?

Bonne nouvelle ! L'estime de soi se culive.

Ce n’est pas inné. Ce n’est pas figé. Et ce n’est pas une question d’égo surdimensionné. Ouf. Mais ce n’est pas non plus en claquant des doigts qu’on avance, il faut oser se confronter à des sujets ancrés profond en soi.

L’une des premières actions à faire, c’est se parler avec bienveillance. Changer sa narration intérieure. Arrêter de croire qu’on est mauvaise. Si vous êtes à votre poste, à votre place, à ce RDV, face à ces clients, à cette table-ronde… c’est que vous êtes légitime pour l’être. Que vous êtes compétente.

Et si vous en doutez, questionnez-vous.

Illustrons par cet exemple :

Je n’ai pas le diplôme qu’il faut pour ce poste. D’accord, mais est-ce que seul le diplôme compte ? Est-ce que le diplôme changerait mes résultats au travail ? Est-ce que les personnes à qui je parle savent que je n’ai pas ce diplôme ? (probablement non !). Quelle est la valeur de ce diplôme par rapport à la valeur de mon expérience à ce poste, acquise depuis 5 ans déjà ? Est-ce qu’en France de façon systémique, on ne valorise pas trop le diplôme par rapport à l’expérience terrain ? Et si je n’ai pas passé ce diplôme, c’est parce qu’à cette époque je n’avais pas les moyens financiers de poursuivre mes études. Est-ce que je ne mérite pas un « bravo moi » parce que j’ai su être responsable à ce moment-là et opter pour un travail rémunérateur ? Etc.

Posez-vous les bonnes questions sur qui vous êtes vraiment, vos forces, vos valeurs, votre parcours de vie. Et pourquoi ce qui est intrinsèquement « vous », serait fondamentalement moins intéressant qu’une autre personne ? (qui, soit dit en passant, pense certainement que vous êtes plus légitime qu’elle, ahah !)

Alors, en récap’ pour booster votre estime :

1. Poser un regard bienveillant sur ce qui « est » vous,
2. Arrêter de se comparer aux autres,
3. Identifier les causes systémiques pour dissocier ce qui ne relève pas de vous de ce qui peut réellement vous incomber.

4. Deux astuces pour se sentir légitime pour prendre la parole

Voici deux exercices que l’on utilise en formation chez Les Nouvelles Oratrices, pour commencer à travailler l’estime de soi par la pratique.

Astuce 1 : “Je suis une super oratrice parce que…”

Devant témoin à l’oral, ou en solo face à votre miroir, complétez cette phrase au moins 5 fois. Allez, je vous aide !

“Je suis une super oratrice parce que :

• j’ai fait un PowerPoint trop beau, bravo l’artiste !
• j’ai une expérience à partager.
• j’ai bossé sur ce sujet.
• j’ai osé dire « non » à mon collègue avec qui j’étais en désaccord.
• j’ai le droit à la parole et je l’utilise pleinement.
• Cet exercice fait émerger votre légitimité et vous aidera à affirmer vos valeurs.

Astuce 2 : L’auto-évaluation positive

Après une prise de parole (réunion, pitch, présentation), prenez un temps à chaud pour noter trois choses qui ont bien fonctionnées dans cette présentation. Puis identifiez deux choses que vous avez aimé chez vous en tant qu’oratrice (votre voix, votre posture…).

Une dernière information à noter : une chose que vous avez tenté de faire (même si elle a raté. Le principal, c’est que vous avez essayé). Cela permet de construire une estime de soi ancrée dans l’expérience réelle, et pas dans un fantasme de perfection.

5. Se former à la prise de parole en non-mixité : pourquoi ça change tout !

Chez Les Nouvelles Oratrices, nous avons fait un choix déterminant : proposer des formations en non-mixité choisie, entre femmes. Pourquoi ?

Parce qu’on le constate, le rapport à la légitimité, à la parole, au leadership est profondément genré. Il faut également savoir que la plupart des femmes (et des minorités) ont été socialisées à se taire, à ne pas déranger, à (se) minimiser.
Et enfin, poser un regard positif sur d’autres femmes nous permet de grandir et de sortir d’une comparaison malsaine et qui joue le jeu du patriarcat.

En formation, nous un espace de sécurité, d’entraînement, de sororité.

Nos formations permettent notamment de :

• Travailler l’estime de soi par l’action
• S’entraîner à s’exprimer avec authenticité
• Déconstruire les croyances limitantes professionnelles et personnelles

Et ça change tout. Parce que quand on se sent légitime, on ose parler. Quand on parle, on prend sa place. Et on fait avancer son entreprise vers plus d’égalité et de respect mutuel.