D’où vient la PEUR de parler en public ?

Il y a celles qui rougissent. Ceux qui transpirent. Celles qui paniquent et ceux qui bégayent. Celles aux mains qui tremblent et ceux aux genoux qui flanchent. Celles qui se disent être « si nulles » et ceux qui pensent « quel incapable ! ». Et vous ?
La réalité est bien celle-ci : la peur de parler en public est universelle. Et si vous ressentez ce trac, sachez que c’est le cas de tout le monde. Même les personnes les plus charismatiques !
Chez Les Nouvelles Oratrices, nous rencontrons chaque jour des femmes et des équipes qui pensent que cette peur est une faiblesse personnelle. En réalité, c’est une émotion profondément humaine, expliquée par les neurosciences, et qui peut se transformer en force… à condition de la comprendre et de l’apprivoiser.
1. Qui ne craint pas de parler en public ?
Réponse simple : personne.
Même les pro, celles et ceux qui montent sur scène avec un sourire assuré, connaissent ce fameux trac. La différence ? Ils ont appris à l’accueillir et à l’utiliser comme une énergie agréable.
Déjà, savoir que tout le monde a peur de parler en public permet de déculpabiliser. Ce n’est pas une anomalie, ni un signe d’incompétence. C’est une émotion normale, partagée par des millions de personnes.
En fait, la peur de s’exprimer en public est même l’une des phobies les plus répandues au monde. J’accompagne tous les jours des personnes qui semblent pourtant rompues à l’exercice, de par leur métier ou leur position hiérarchique (élue politique, représentant du personnel, DG…). Mais qui le font sans plaisir, avec une trop grande dose de cortisol dans le sang.
2. D’où vient cette peur ? Ce que nous en disent les neurosciences :
Les recherches en neurosciences montrent que la peur de s’exprimer en public est liée à des mécanismes biologiques ancrés en nous depuis la nuit des temps. Prenons deux explications scientifiques intéressantes pour nous éclairer sur le sujet :
- Le cerveau social : selon une étude de l’Université de Stanford en 2017, être observé·e active l’amygdale, la zone du cerveau qui gère la peur. Comme nos ancêtres vivaient en groupe, être jugé·e ou rejeté·e représentait un risque vital. On s’éloignait du feu protecteur. Aujourd’hui encore, être le centre de l’attention d’un public réactive ce mécanisme.
- La survie avant tout : une autre étude publiée en 2020 dans Frontiers in Psychology souligne que notre système nerveux interprète l’exposition publique comme un “danger potentiel”, d’où l’accélération du cœur, la gorge qui se serre, les mains qui tremblent. On devrait fuir ce danger, dardar. Mais pas de bol, on est assis·e en réunion, porte close.
En bref : c’est dans votre corps. C’est une réponse parfaitement normale à l’identification, consciente ou non, d’un danger (souvent irréel). Et ce n’est pas agréable à vivre, on est d’accord.
3. Une émotion comme une autre, qu’il faut comprendre pour appréhender
La peur de parler en public, comme la peur de l’échec ou la peur du rejet, ne disparaît pas d’un claquement de doigts. Encore moins avec une pilule, qu’elle soit bleue ou aromatisée à la lavande. Elle demande un travail sur soi, parfois exigeant en temps. Et souvent « remuant ».
Ce qui nourrit cette émotion :
- La croyance qu’il faut absolument “réussir” sa prise de parole (avec des critères de réussite soit non définis, soit inatteignables),
- Le besoin d’être irréprochable,
- La conviction qu’il faut plaire à tout le monde,
- L’idée que sa parole a moins de valeur que celle des autres,
- L’exigence de faire face à toute situation critique (agression, refus…) avec répartie, expertise, humour, immédiateté… et en souriant s’il-vous-plait,
- L’impression que l’on doit tout contrôler au risque d’être jugé·e négativement,
Et la liste peut s’allonger…
Un seul remède est valable :
La solution, c’est de prendre le temps de déconstruire ces croyances.
C’est parfois inconfortable, car cela demande d’aller explorer ses émotions, ses expériences passées, ses blocages. Mais aussi les fois où tout s'est bien passé ! Allez-y, remontez à vos premières expériences de la prise de parole : en famille, à l’école, en stage… Parfois la clé se trouve dans une épreuve qui nous a transformé ou façonné… pour le pire.
Mais c’est aussi libérateur : comprendre que l’on a le droit d’être imparfait·e. Que la valeur de sa parole ne se mesure pas à l’applaudimètre ; mais au plaisir qu’on a eu à partager son idée, son sujet.
4. Les questions à se poser pour approfondir les causes de sa peur
Un bon moyen de prendre confiance à l’oral est de se poser les bonnes questions. Celles-ci peuvent servir de point de départ pour explorer ce qui se cache derrière votre stress :
- Qu’est-ce que je redoute le plus quand je parle en public ?
- Quelle place a pris la peur de l’échec dans mon parcours professionnel ?
- Pourquoi ma parole aurait moins de valeur que celle des autres ?
- Qui exige de moi d’être parfait·e ?
- Si je dis ce que je pense vraiment, à qui vais-je déplaire ?
- Est-ce que je me sens digne (ou légitime) d’être écouté·e ?
- A l’inverse, dans quels moments (ou auprès de quelles personnes) je ne me sens pas jugé·e quand je parle ?
- Qui pourrait parler mieux que moi de mon idée / mon entreprise / mon parcours pro… ? Ici la réponse est simple : personne, il n’y a que vous !
Ces questions ne sont pas toujours confortables, mais elles permettent de mettre à jour des croyances limitantes et d’ouvrir un chemin vers une parole plus libre.
5. S’entraîner pour surmonter son stress en formation avec Les Nouvelles Oratrices
La peur de parler en public ne se règle pas uniquement dans la tête. Elle se travaille par la pratique. Chez Les Nouvelles Oratrices, nous proposons des formations qui combinent des exercices concrets pour apprivoiser le trac, poser sa voix, occuper l’espace. Des apports théoriques sur l’estime de soi, les émotions, et les mécanismes de la peur. Ainsi que des mises en situation progressives pour se tester, dans un cadre bienveillant et sécurisant.
L’objectif n’est pas d’éradiquer la peur. Parce que ce serait impossible. Mais nous pouvons la transformer en alliée, pour qu’elle devienne une énergie qui soutient votre parole plutôt qu’un frein.
La peur de parler en public n’est pas une faiblesse. C’est un signe que vous êtes une personne humaine.
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